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BOSSE DU BISON ET DOULEURS CERVICALES.

Christophe Otte
Orthokinésiste
Physiothérapeute, podologue, ostéopathe, posturologue
BOSSE DU BISON ET DOULEURS CERVICALES.
Il arrive de plus en plus fréquemment de voir des personnes qui ont une protubérance semblable à une bosse à la base du cou.
Cette bosse est génériquement appelée bosse de bison précisément parce qu'elle rappelle la bosse présente chez ces puissants animaux.
En réalité, la définition clinique de ce problème est la lipodystrophie cervico-dorsale (coussinet adipeux cervico-dorsal) et indique une accumulation de graisse adipeuse dans cette partie de la colonne vertébrale.
 

Il est important de faire la différence entre un amas graisseux et une déformation vertébrale. Normalement, le tissu graisseux est réparti uniformément dans toutes les zones du corps. Cependant, il arrive parfois des anomalies, appelées des lipodystrophies. Parfois rigide, parfois d’une texture spongieuse, cette accumulation dénote une difficulté de circulation et une limitation dans le mouvement de l’articulation du cou. Une posture de tête inappropriée, comme la tête penchée trop en avant, augmente considérablement l’apparence de la bosse de bison et cause de gros problèmes à la colonne cervicale, comme des maux de tête et des douleurs à l’épaule. Les personnes à risque sont celles qui ont tendance à se tenir le dos rond et celles que le travail oblige à se pencher vers l’avant.



Est-ce juste un défaut esthétique ?
 
Cette imperfection, qui affecte principalement le sexe féminin peut se manifester pour diverses raisons :

  • un défaut postural lié à différents troubles (des yeux , des pieds et des mâchoires ;
  • des mauvaises postures adoptées au quotidien ;
  • un syndrome de Cushing : une maladie hormonale caractérisée par une production excessive de cortisol;
  • une consommation prolongée de stéroïdes;
  • une arthrose déformante;
  • une altération structurelle génétique;
  • un traumatisme cervical.

Sur le point relatif aux postures incorrectes, il y a vraiment beaucoup à dire. Malheureusement, en cette période de pandémie, la plupart des personnes qui exercent des activités assises devant un terminal se sont adaptées au travail intelligent, mais n'ont pas toujours été en mesure de créer des postes de travail ergonomiquement adaptés.
Alors si déjà dans des conditions de travail normales, dans des contextes parfaitement adaptés à la santé du travailleur, il y a des problèmes d'ordre postural, imaginez ce qui se passe et ce qui va se passer après plusieurs mois de travail à distance dans des postes et des positions improvisés.
 

De mauvaises postures pourraient-elles tôt ou tard causer la bosse du bison ?
 
Cela dépend toujours de la façon dont chacun de nous est capable de développer des stratégies compensatoires, les symptômes ne se manifestent pas nécessairement.
Les problèmes et les troubles associés suivants sont assez courants :

  • Sensation de raideur dans les muscles du cou et tête lourde;
  • Difficulté à atteindre les degrés maximaux de rotation du cou, en raison du fait que le tractus cervical a perdu sa courbe physiologique, modifiant sa mécanique physiologique;
  • Les mouvements d'extension de la tête, comme pour lever les yeux pour être clair, seront plus difficiles que ceux pour regarder le sol;
  • Attitude cyphotique avec fermeture des épaules et antéposition de la tête;
  • Altérations de la mécanique respiratoire physiologique;
  • Tensions dans les muscles du cou, de la partie médiane de la colonne vertébrale;
  • Tension dans les muscles du visage;
  • Maux de tête par tension musculaire;
  • Problèmes avec les articulations temporo-mandibulaires;
  • Problèmes des disques vertébraux avec atteinte possible des racines nerveuses avec irradiation des membres supérieurs.

Comme vous l'avez peut-être remarqué, plusieurs problèmes peuvent surgir ou contribuer au problème de la bosse du bison.
Dans le domaine posturologique, il n'est pas possible de considérer uniquement le trait mis en évidence par le patient comme un défaut à éliminer. Sur le plan postural, il est essentiel d'étudier toute la morphologie de la personne et ses stratégies comportementales et fonctionnelles.



On passe dans le temps et sans s'en rendre compte d'une posture fondamentalement correcte à une modification de son apparence et au développement de nouveaux mécanismes de compensation pour faire face à l'inexorable force de gravité.
Cette situation implique une tension musculaire altérée avec une surcharge conséquente sur les différents districts articulaires.
L'implication des différentes parties du corps est directement proportionnelle à la capacité de l'individu à s'adapter aux variations posturales, de sorte que les troubles peuvent aussi être éloignés de l'origine du problème, car tout est lié.

 


 
 
 
Pourquoi cette accumulation de graisse dans la septième vertèbre cervicale ?
 
La relation entre les muscles antérieurs et postérieurs du cou est altérée au détriment de la musculature postérieure qui se raidit en compensation du fait d'un glissement antérieur de la tête et d'un redressement consécutif de la colonne cervicale.
Outre une altération de la structure vertébrale qui crée essentiellement une plus grande différence de hauteur au niveau du passage cervico-dorsal, une autre hypothèse est que les tensions musculaires et les processus inflammatoires dérivant de la charnière cervico-dorsale, créent une stagnation circulatoire avec accumulation de graisse .
Une plus grande tension dans les vertèbres dorsales est également fréquente, une nécessité pour stabiliser davantage le déséquilibre antérieur.
 
Dès 1992, une étude de Griegel-Morris publiée dans le Journal of the American Physical Therapy Association a souligné comment la posture classique « tête et épaules en avant » était associée à un plus grand risque de développer des problèmes musculo-squelettiques.
Tout cela bien avant l'avènement des smartphones, et lorsque le travail sur ordinateur n'était pas encore si répandu.
Améliorer la posture des épaules et de la tête, et leurs symptômes au niveau cervical, est tout à fait possible.
Plus la tête est inclinée vers l'avant, plus le poids placé sur la colonne cervicale est important.

La tête pèse de 4,5 à 6 kg : 15 degrés de flexion avant suffisent à doubler le poids de la tête, avec des conséquences évidentes pour les muscles cervicaux.
 
Qu'est-ce qui peut occasionner une posture "incorrecte" ?

Les patients ont tendance à blâmer les positions qu'ils occupent pendant la journée, alors que l’orthokinésiste - posturologue va effectuer des reconstructions complexes de « l'histoire posturale » de son patient, indiquant les causes possibles de traumatismes dans leur jeunesse, les facteurs émotionnels, les mauvaises chaussures ...
Les « vices posturaux » sont déterminés par un mélange de facteurs, dont certains ne dépendent pas de ce que nous faisons ou de ce que nous avons fait.
Il arrive très souvent de voir de jeunes enfants qui ont déjà la posture de leurs parents.
En posture, il y a très probablement des composants héréditaires et génétiques. Cela ne signifie pas pour autant que nous ne pouvons pas freiner ou améliorer la situation !
Quels sont les symptômes autres que la bosse du bison qui peuvent survenir lorsque la posture cervicale est « incorrecte ».
Le terme « posture incorrecte » nous amène à penser que ceux qui ont une « posture correcte » ne présentent aucun symptôme, alors que ce n'est absolument pas le cas.
Il n'est donc pas possible de parler de « symptômes de mauvaise posture cervicale ».
Il est encore moins possible d'identifier des « symptômes typiques » pour un type de posture plutôt qu'un autre.
Ce que nous pouvons certainement faire, c'est identifier une série de symptômes qui nous indiquent que nos muscles et nos vertèbres ne fonctionnent pas correctement.
Quelle « structure posturale » ils ont ensuite adoptée est une toute autre histoire.

Les symptômes qui peuvent nous rappeler la nécessité d'une « révision posturale » des épaules et du cou sont les symptômes classiques du trouble cervical :
- douleur cervicale
- raideur dans les mouvements du cou
- douleur dans la région des omoplates et des épaules
- raideur dans les mouvements des bras
 
Lorsque le tractus cervical est particulièrement sollicité et qu'une autre série de facteurs s'ajoute, on peut facilement avoir :
  • maux de tête , céphalées de tension ou « migraine cervicale »
  • sensation d'étourdissements ou d'étourdissements
  • difficulté de concentration
  • lourdeur de la tête
  • sentiment de tension généralisée
 
 
 

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