1. L’œil moteur : une préférence motrice pour le guidage postural
L’œil moteur, souvent appelé l’
œil en préférence motrice, joue un rôle clé dans la coordination des mouvements corporels. Il est sollicité pour des tâches nécessitant une
orientation spatiale précise, un équilibre stable ou des gestes coordonnés. Cet œil travaille en synergie avec les systèmes vestibulaire (équilibre) et proprioceptif (perception du corps dans l’espace) pour maintenir une
stabilité posturale optimale.
Par exemple :
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Lorsqu’une personne marche ou court, l’œil moteur contribue à l’ajustement dynamique de la posture.
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Chez un sportif, il guide les mouvements globaux dans l’espace pour une coordination précise.
L’œil moteur agit donc comme un
pilote visuel pour le corps, influençant la façon dont les mouvements sont initiés et maintenus.
2. L’œil directeur : la dominance sensorielle pour la précision centrale
L’œil directeur est celui qui domine sur le plan
sensoriel. Il est responsable de la captation des détails visuels avec précision, ce qui en fait l’œil privilégié pour des activités telles que :
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Viser une cible (tir à l’arc, photographie),
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Lire ou écrire,
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Observer des objets proches avec concentration.
La dominance de l’œil directeur est généralement
innée et souvent détectée dès l’enfance. Pour la plupart des individus, c’est cet œil qui prend en charge la vision centrale et les tâches nécessitant une précision maximale.
3. L’œil périphérique : un rôle crucial pour l’espace global
L’œil périphérique complète l’œil directeur en gérant la
vision périphérique. Cette vision globale est essentielle pour :
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La perception de l’environnement : localisation des obstacles, des mouvements autour de soi.
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L’équilibre corporel : l’œil périphérique envoie des informations spatiales au système postural.
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Les mouvements globaux : il assure une anticipation des gestes par une vision élargie.
Contrairement à l’œil directeur, l’œil périphérique fonctionne davantage en arrière-plan, participant activement aux
réactions motrices réflexes et à l’équilibre.
4. Interactions possibles entre l’œil moteur, l’œil directeur et l’œil périphérique
La relation entre ces trois concepts varie selon les individus et leurs
stratégies visuelles et posturales. Voici les combinaisons les plus fréquentes :
a) L’œil moteur est également l’œil directeur
Lorsque la précision centrale (sensorielle) et le guidage moteur sont alignés, l’œil directeur et l’œil moteur coïncident. Cela se produit souvent chez des personnes ayant une posture naturelle équilibrée.
Exemple :
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Un archer utilise son œil directeur pour viser, mais cet œil joue aussi un rôle moteur pour stabiliser l’ensemble du corps.
b) L’œil moteur est l’œil périphérique
Dans certains cas, l’œil moteur n’est pas l’œil directeur, mais plutôt l’œil périphérique. Cela signifie que l’œil directeur gère la précision visuelle tandis que l’œil moteur prend en charge
l’organisation posturale globale.
Exemple :
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Lors d’une course à pied, l’œil périphérique peut guider les mouvements dans l’espace en ajustant la posture, tandis que l’œil directeur reste focalisé sur un objectif précis.
Cette dissociation permet une optimisation des tâches : l’œil directeur reste dédié à la précision, et l’œil moteur (périphérique) gère l’espace et la posture.
5. Pourquoi est-il important de comprendre ces interactions ?
L’identification de l’œil moteur, de l’œil directeur et de l’œil périphérique est cruciale dans plusieurs domaines :
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En posturologie : pour diagnostiquer et corriger des déséquilibres posturaux liés à une dominance visuelle mal adaptée.
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En sport : pour optimiser la performance en harmonisant les préférences visuelles et motrices.
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En rééducation fonctionnelle : pour rétablir une posture stable après un traumatisme ou un trouble moteur.
Par exemple, un déséquilibre entre l’œil moteur et l’œil directeur peut entraîner des compensations corporelles, provoquant des douleurs ou des troubles de l’alignement postural.
Conclusion
L’œil moteur, l’œil directeur et l’œil périphérique forment un système visuel intégré, essentiel à la gestion de la posture, des mouvements et de la perception de l’espace. Bien qu’ils remplissent des rôles distincts, leur interaction harmonieuse garantit une orientation optimale du corps dans l’espace. L’œil moteur peut ainsi être, selon les cas, l’œil directeur ou l’œil périphérique, ce qui montre la grande adaptabilité du système visuel humain.
Comprendre cette dynamique ouvre la voie à des interventions ciblées en posturologie, en orthokinésie et dans d’autres disciplines liées au mouvement et à l’équilibre.