Quand soigner devient un piège : le triangle de Karpman et les dérives relationnelles dans le monde du soin !

QUAND SOIGNER DEVIENT UN PIEGE : LE TRIANGLE DE KARPMAN ET LES DERIVES RELATIONNELLES DANS LE MONDE DU SOIN !

Christophe Otte
Orthokinésiste
Physiothérapeute, podologue, ostéopathe, posturologue
QUAND SOIGNER DEVIENT UN PIEGE : LE TRIANGLE DE KARPMAN ET LES DERIVES RELATIONNELLES DANS LE MONDE DU SOIN !
L’envers du soin.
C’est une scène banale et pourtant révélatrice. Un soignant dévoué, animé d’une volonté sincère d’aider, s’investit corps et âme pour un patient. Il anticipe ses besoins, le soutient, prend parfois en charge des aspects qui ne relèvent même pas de sa mission initiale. Puis, un jour, le retour de bâton : le patient le rejette, le critique, l’accuse d’être oppressant. Le soignant, d’abord incrédule, devient blessé, puis en colère. Comment, après tant d’efforts, se retrouver mis en cause ?
Le triangle dramatique : comprendre la mécanique

Le psychologue américain Stephen Karpman a modélisé cette dynamique sous la forme d’un triangle aux trois sommets : la Victime, le Sauveur, le Bourreau. Dans les interactions humaines, en particulier quand elles sont chargées émotionnellement, nous adoptons parfois inconsciemment l’un de ces rôles. Et, surtout, nous glissons de l’un à l’autre.
Le Sauveur agit pour l’autre, souvent sans que celui-ci ait demandé quoi que ce soit. Il cherche à soulager, réparer, protéger. La Victime, quant à elle, se sent impuissante, cherche un responsable ou un appui. Enfin, le Bourreau critique, accuse, impose. Ce qui est crucial à comprendre, c’est que ces rôles sont mouvants : on peut entrer en tant que Sauveur, être perçu comme Bourreau, et finir en Victime.

La victime
 
Résumé : Le triangle de Karpman illustre les rôles inconscients que nous jouons dans les relations déséquilibrées, en particulier dans les contextes de soin.


Exemples dans le monde médical

Prenons Jeanne, infirmière en gériatrie. Elle s’occupe d’un patient très dépendant. Chaque jour, elle anticipe ses besoins, fait les choses à sa place, croyant lui rendre service. Mais il devient irritable, l’accuse de l’étouffer. Elle s’offusque, puis se sent coupable. Jeanne est passée de Sauveur à Bourreau (dans le regard du patient), puis à Victime.
Ou Paul, médecin généraliste, qui suit une patiente chronique depuis des années. Elle ne suit jamais les traitements prescrits, mais revient se plaindre régulièrement. Un jour, il hausse le ton : « Si vous ne faites rien, je ne peux plus vous aider ! ». Elle repart vexée. Paul se reproche d’avoir perdu patience, mais il était pris dans un cycle épuisant.

Résumé : Dans le soin, les glissements de rôle sont fréquents et souvent invisibles jusqu’au moment de la crise.
 

Ce qui alimente les rôles : blessures et croyances

Derrière le Sauveur, souvent un besoin d’amour, de reconnaissance, l’envie de « réparer » l’autre comme on n’a pu réparer soi-même. Derrière la Victime, une difficulté à prendre sa responsabilité, un schéma appris de dépendance. Le Bourreau, quant à lui, est souvent un Sauveur frustré ou une Victime qui explose. Ces postures viennent de loin : enfance, conditionnements familiaux, valeurs professionnelles surinvesties.

Les rôles de Victime, Sauveur et Persécuteur ne sont pas nés d’un hasard. Ils se construisent dès l’enfance, à travers notre histoire familiale, nos blessures émotionnelles et nos apprentissages relationnels. Ces rôles deviennent parfois si intégrés qu’ils guident inconsciemment nos choix de vie… jusqu’à influencer notre orientation professionnelle.

1. Le Sauveur : le thérapeute en quête de réparation

Le Sauveur naît souvent d’un besoin précoce de reconnaissance. Dans l’enfance, il a pu être valorisé uniquement lorsqu’il aidait, rendait service ou prenait soin des autres, parfois même de ses propres parents. Ce rôle de “petit adulte” lui donnait un sentiment d’utilité et d’amour, mais au prix de sa propre spontanéité.
Chez beaucoup de soignants, ce schéma se renforce à l’âge adulte. Choisir un métier dans la santé ou l’accompagnement devient alors une manière de continuer à exister à travers le soin apporté aux autres.
Ce mécanisme est sain lorsqu’il s’accompagne d’une conscience de ses limites, mais il devient dangereux si le thérapeute :
  • se définit uniquement par sa capacité à aider,
  • n’accepte pas l’échec ou le refus d’aide,
  • s’épuise à force de “porter” ses patients.
Racines psychologiques fréquentes :
  • Besoin d’être aimé et reconnu par l’utilité.
  • Sentiment inconscient de devoir “réparer” les autres pour réparer sa propre histoire.
  • Environnement familial où l’aide était un devoir, pas un choix.
2. La Victime : héritage d’impuissance apprise

Le rôle de Victime se forme souvent dans un contexte où l’enfant n’a aucune prise réelle sur ce qu’il vit : violence familiale, instabilité, surprotection excessive. Il apprend à se soumettre ou à se plaindre, car c’est la seule stratégie qui lui permet d’obtenir un minimum de sécurité ou d’attention.
À l’âge adulte, cette posture peut persister même dans des contextes où la personne pourrait agir.
Elle s’auto-limite, craint de prendre des décisions, et attire malgré elle des Sauveurs… ou des Persécuteurs.
Racines psychologiques fréquentes :
  • Messages répétés de type “tu n’es pas capable” ou “laisse, je vais le faire pour toi”.
  • Échecs précoces non accompagnés, renforçant l’idée d’impuissance.
  • Traumatisme ou abus créant une sidération psychique durable.
3. Le Persécuteur : défense par le contrôle et la domination

Le Persécuteur n’est pas toujours “méchant” par essence : il utilise la critique, l’humiliation ou le contrôle comme stratégie de survie apprise.
Dans l’enfance, il a souvent dû s’affirmer par la force pour exister ou se protéger, ou il a reproduit le modèle d’un parent autoritaire ou violent.
En s’identifiant au rôle du dominant, il évite de revivre la vulnérabilité de la Victime.
À l’âge adulte, ce rôle peut se traduire par une rigidité relationnelle, un besoin constant d’avoir raison et un rejet de toute remise en question.
Racines psychologiques fréquentes :
  • Éducation autoritaire ou violente, avec absence de dialogue.
  • Sentiment d’insécurité permanent compensé par le contrôle.
  • Croyance que “si je ne domine pas, je serai écrasé”.
 
4. Pourquoi le Sauveur devient souvent thérapeute ?

Les métiers du soin attirent une proportion élevée de profils Sauveurs, car ils répondent à un double besoin :
  1. Besoin identitaire : exister en tant qu’aidant, être valorisé pour son utilité.
  2. Réparation symbolique : soigner les autres comme on aurait voulu qu’on nous soigne.
Mais sans vigilance, ce choix professionnel peut renforcer le triangle dramatique, au lieu de le dissoudre.
Le thérapeute qui ne sait pas poser de limites risque :
  • de se transformer en Persécuteur lorsqu’il est frustré,
  • ou de devenir Victime de ses patients, de son institution, ou de son propre épuisement.
En résumé : Nos rôles relationnels trouvent souvent leur source dans notre histoire personnelle. Comprendre leurs origines permet non seulement de mieux se connaître, mais aussi de choisir consciemment comment on souhaite exercer son métier… et sortir du triangle dramatique pour de bon.


Quand l’excellence bascule : le chirurgien dans le triangle de Karpman

Les métiers de haute responsabilité médicale, comme la chirurgie ou certaines spécialités pointues, attirent des profils capables de résister à une pression intense et à un parcours académique particulièrement exigeant. Cette endurance forge souvent de grandes compétences… mais elle peut aussi, dans certains cas, nourrir un terrain psychologique propice au glissement vers des comportements manipulateurs ou dominateurs.


1. Un parcours forgé dans la dureté

Dès les premières années, les études médicales spécialisées imposent : une sélection drastique, un rythme exténuant, une culture hiérarchique stricte, parfois des humiliations ou un “bizutage” institutionnel.
Ce contexte façonne une identité professionnelle centrée sur la performance, la maîtrise technique et la survie dans un environnement compétitif. Pour tenir, certains développent une carapace émotionnelle, nécessaire au départ, mais qui peut devenir une barrière relationnelle rigide.
 
2. Du Sauveur admiré au Persécuteur craint

Le chirurgien commence souvent sa carrière dans un rôle de Sauveur : il opère, sauve des vies, est admiré pour sa précision et sa compétence. Mais la pression, l’épuisement, et parfois l’ego nourri par la reconnaissance sociale peuvent l’amener à se montrer intransigeant, dévaloriser ses équipes, imposer sa vision sans discussion.
Aux yeux des autres, le Sauveur devient alors un Persécuteur : autoritaire, humiliant, insensible.
Et face aux critiques ou aux échecs, ce même professionnel peut se vivre comme Victime (“Personne ne comprend à quel point c’est difficile”, “On m’attaque alors que je donne tout”), complétant ainsi la boucle du triangle dramatique.
 
3. La mécanique du glissement

Ce basculement s’explique par plusieurs facteurs :
  • Blessures narcissiques anciennes : besoin constant de prouver sa valeur.
  • Pouvoir statutaire : la hiérarchie médicale confère une autorité rarement remise en question.
  • Manque de formation émotionnelle : la technique prime sur l’intelligence relationnelle.
  • Pression constante : chaque geste engage la vie d’un patient, générant un stress chronique.
4. Quand le pouvoir devient un terrain d’emprise

Chez un profil à tendance narcissique, cette position d’autorité absolue peut déclencher :
  • manipulation subtile des équipes,
  • dévalorisation systématique de certains collègues,
  • refus d’entendre d’autres approches ou opinions,
  • isolement de ceux qui remettent en cause l’autorité.
Dans les cas extrêmes, cela rejoint le fonctionnement d’un pervers narcissique : séduction initiale, construction d’une loyauté forcée, puis domination et destruction de ceux qui menacent son statut.
 
5. Les clés pour éviter la dérive

  • Former à l’empathie et à l’écoute dès les premières années d’études.
  • Instaurer un feedback hiérarchique bilatéral : que les subordonnés puissent aussi évaluer leurs supérieurs.
  • Promouvoir la supervision et le soutien psychologique dans les équipes médicales.
  • Valoriser la collaboration interdisciplinaire plutôt que la domination verticale.
En résumé : Dans le monde médical, l’excellence technique ne garantit pas la maturité relationnelle.
Sans vigilance, un chirurgien ou spécialiste peut passer du rôle de Sauveur au rôle de Persécuteur, parfois en croyant agir pour le bien. Le défi n’est pas seulement de soigner les corps, mais aussi de préserver la santé émotionnelle des relations dans lesquelles on exerce ce pouvoir.



Repenser la hiérarchie des métiers : sortir de l’illusion de supériorité

Il est temps de remettre en question une croyance trop ancrée dans nos sociétés : celle selon laquelle certains métiers vaudraient plus que d’autres. Parce qu’ils demandent de longues études, parce qu’ils sont mieux rémunérés ou médiatiquement valorisés, on érige certains rôles : chirurgien, juge, notaire, cadre dirigeant, en symboles de réussite. Mais cette hiérarchie artificielle crée des dérives majeures.
D’abord, elle pousse certains individus à choisir un métier non par vocation, mais pour satisfaire une attente sociale ou parentale. Il n’est pas rare de rencontrer des professionnels de santé frustrés, devenus médecins non pas par passion, mais parce qu’ils espéraient obtenir statut, reconnaissance ou amour familial. Échouant à incarner ce qu’ils avaient idéalisé, ils développent parfois un rejet agressif de tout ce qui échappe à leur modèle : les thérapies alternatives, les approches non conventionnelles, les patients qui remettent en question leur autorité. Ils deviennent alors des Bourreaux institutionnels, enfermés dans leur dogme.
À l’inverse, certains professionnels non médecins, paramédicaux, thérapeutes, soignants, accompagnants, vivent avec un sentiment d’infériorité injustifié. Ils se justifient, s’excusent, s’effacent, ou parfois rejettent la médecine classique dans un mouvement de revanche. Ce clivage nourrit un climat de méfiance, de compétition, et parfois de guerre froide professionnelle.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que la compétence ne dépend pas du diplôme, et la valeur d’un être humain ne dépend jamais de son métier. Il existe des chirurgiens arrogants et des aides-soignants pleins de sagesse, des thérapeutes justes et des médecins blessés. Ce n’est pas la profession qui détermine la qualité relationnelle, mais l’humilité, la posture intérieure, et la capacité à se remettre en question.
Nous avons besoin de tous les métiers. Un bon système de soins repose autant sur la main qui opère que sur celle qui tient le patient, qui l’écoute, qui l’accompagne au quotidien. La reconnaissance doit se faire à tous les niveaux, sans hiérarchie de dignité.
Sortir du triangle de Karpman, c’est aussi cela : refuser de croire qu’un rôle vaut plus qu’un autre, qu’un statut donne raison, qu’un savoir autorise le mépris. La maturité professionnelle commence par le respect profond de la diversité des talents et des chemins de vie.

Résumé : Aucun métier n’est supérieur à un autre en dignité humaine. La reconnaissance mutuelle est la seule voie vers une médecine plus humaine, plus juste, et plus unie.


Sortir du triangle : vers la maturité relationnelle

On ne sort pas du triangle en niant les rôles, mais en les transformant. Le Sauveur devient un soutien : il aide seulement si l’autre le demande, sans s’oublier lui-même. La Victime devient responsable : elle reconnaît sa capacité d’agir. Le Bourreau devient assertif : il pose des limites sans agresser.
Dans le soin, cela passe par : poser des limites claires, demander avant d’aider, accepter de ne pas tout contrôler, reconnaître ses émotions, retrouver sa valeur en dehors du rôle professionnel.

Résumé : La sortie du triangle implique de développer des postures saines, centrées sur la responsabilité et le respect mutuel.
 

Le piège ultime : la répétition du trauma

Un danger majeur est la reproduction : l’enfant battu qui, devenu adulte, bat ses propres enfants. Le soignant humilié qui humilie à son tour. Ces rôles non digérés se transmettent, souvent inconsciemment, comme une tentative de revivre pour comprendre. C’est là que le travail sur soi devient essentiel.

Résumé : Si on ne les conscientise pas, ces rôles se répètent à travers les générations ou les carrières.
 

Les chemins de sortie : vers l’épanouissement durable

Chaque rôle, une fois conscientisé, ouvre un chemin de transformation. Ce n’est pas une condamnation, mais une invitation à évoluer.
Pour le Sauveur, il s’agit de cultiver l’écoute active et le consentement : « Est-ce que tu veux mon aide ? » devient une question fondamentale. Apprendre à respecter le rythme de l’autre, à ne pas imposer, mais à proposer. Développer sa propre vie émotionnelle en dehors du soin, se reconnecter à ses besoins.
Pour la Victime, il est crucial de retrouver un sentiment de pouvoir personnel. Cela peut passer par des pratiques d’affirmation de soi, de thérapie ou de coaching, par des décisions concrètes : choisir, agir, assumer. L’étape clé : passer du « pourquoi ça m’arrive » à « qu’est-ce que je choisis maintenant ? »
Pour le Bourreau, le travail consiste à transformer la colère en communication claire et respectueuse. Apprendre à dire non sans violence, à confronter sans humilier. Derrière le besoin de contrôle, il y a souvent une peur d’être dépassé. Apprendre à faire confiance.

Comprendre le triangle dramatique, c’est déjà faire un pas vers la liberté intérieure. Mais pour ne plus en être prisonnier, il faut apprendre à transformer sa posture, reconnaître ses automatismes et développer une nouvelle manière d’être en relation. Chaque rôle peut évoluer vers une version plus saine, plus mature, plus équilibrée.


1. La victime ➜ devenir actrice de sa vie
La victime se sent impuissante, dominée, souvent persuadée qu’elle ne peut rien faire pour changer sa situation. Elle s’apitoie, se soumet ou se résigne. Pour sortir de cette posture :
  • Reprendre le pouvoir personnel : reconnaître qu’elle a des ressources, des choix, même minimes.
  • Exprimer ses besoins clairement, sans accusation ni plaintes détournées.
  • Se faire accompagner si elle est sous emprise ou en situation de danger (aide juridique, psychologique, thérapeutique).
  • Passer à l’action, même par de petits pas : dire non, poser des limites, oser parler.
Posture saine : Je suis responsable de mes choix, même si je ne contrôle pas tout.
 
2. Le sauveur ➜ devenir accompagnant conscient
Le sauveur veut bien faire, mais il agit souvent à la place de l’autre, sans respecter ses capacités ou ses limites. Il prend le pouvoir sous couvert d’aide. Pour se libérer de ce rôle :
  • Demander si l’aide est désirée avant d’agir.
  • Respecter le rythme de l’autre : ne pas forcer, ne pas imposer.
  • Écouter sans se substituer, en gardant une juste distance émotionnelle.
  • Soigner sa propre blessure d’utilité : comprendre qu’on peut être aimé même si on n’aide pas.
Posture saine : Je soutiens l’autre, mais je ne fais pas à sa place.

3. Le persécuteur ➜ devenir confrontant bienveillant
Le persécuteur critique, humilie, contrôle. Il agit souvent par peur de perdre sa place, ou pour ne pas se sentir vulnérable. Pour évoluer :
  • Apprendre à poser des limites sans agressivité.
  • Exprimer ses frustrations sans dévaloriser l’autre.
  • Reconnaître sa part de peur, de blessure ou d’insécurité.
  • Développer l’écoute empathique, même face à la colère.
Posture saine : Je m’affirme sans dominer.
 
En résumé : trois rôles, trois sorties possibles
Rôle toxique Évolution saine Intention nouvelle
Victime Acteur / Responsable « Je peux choisir. »
Sauveur Accompagnant / Coach « Je t’aide si tu le veux. »
Persécuteur Confrontant bienveillant « Je me fais respecter sans blesser. »

 
Le pervers narcissique : un joueur manipulateur du triangle

Dans certains cas, plus insidieux, le triangle dramatique devient un outil de manipulation systématique. Le pervers narcissique y joue un rôle central, alternant subtilement les positions de Sauveur, de Victime, et parfois de Bourreau, sans jamais assumer une vraie responsabilité émotionnelle.
Ce manipulateur se présente souvent d’abord comme un Sauveur : il vous encense, vous flatte, vous place sur un piédestal. Vous êtes "exceptionnel", "différent des autres". Cette phase de séduction est aussi intense qu’éphémère. Rapidement, il devient Victime : il évoque ses blessures passées, son besoin de reconnaissance, ses anciens traumatismes pour susciter la compassion. Puis vient le retournement : vous n’avez pas répondu à ses attentes, il vous accuse, vous fait culpabiliser, vous rabaisse subtilement. Il devient alors Bourreau — tout en se présentant toujours comme incompris.
Ce qui le distingue ? L’absence de remise en question. Le pervers narcissique manipule les émotions, déforme la réalité, utilise le triangle pour garder le contrôle. Il crée une dépendance affective, pousse l’autre à douter de lui-même, puis le détruit de l’intérieur.
Pour un professionnel de santé, reconnaître ce profil chez un patient, un collègue ou un proche est vital. Les signes avant-coureurs : flatteries excessives, changements soudains d’attitude, culpabilisation déguisée, discours incohérents où il est toujours la victime. Le réflexe à avoir : poser des limites nettes, refuser de se justifier en boucle, et se faire accompagner si nécessaire.
Ce qui rend le pervers narcissique particulièrement dangereux, c’est sa capacité à manipuler tout un environnement professionnel ou familial en retournant l’opinion publique à son avantage. Il est souvent stratège, rusé, et excellent orateur. Il cherche le pouvoir, non pour guider ou construire, mais pour asseoir sa domination. Lorsqu’il en obtient un peu, il en abuse rapidement en s’appuyant sur la hiérarchie, en séduisant les figures d’autorité, en discréditant ceux qui pourraient révéler ses agissements. Il n’hésite pas à se victimiser auprès de médecins, de collègues ou de proches pour susciter la compassion, brouiller les pistes et retourner l’accusation contre la vraie victime.
Cette dernière, souvent plus réservée, sensible, et peu portée à se plaindre, hésite à parler. Elle doute d’elle-même, pense que personne ne la croira, surtout si l’agresseur a su gagner la confiance de l’équipe. Et plus elle se tait, plus elle devient vulnérable.
Il est donc essentiel d’apprendre à reconnaître ces dynamiques silencieuses. Être attentif aux signaux faibles, aux renversements de discours, aux incohérences dans les récits, et surtout, créer un climat professionnel où chacun peut parler sans crainte. Car c’est souvent le silence, bien plus que le cri, qui entretient la domination de ces profils toxiques.

Résumé : Le pervers narcissique instrumentalise le triangle dramatique pour dominer. Savoir repérer ses stratégies permet de s’en protéger et d’éviter une spirale destructrice.
 

Le pouvoir médical : entre prestige, abus et silence

Dans notre société, la figure du médecin reste auréolée d’un statut symbolique fort. Il est celui qui sait, qui soigne, qui détient un savoir rare et parfois, ce savoir devient pouvoir. La hiérarchie implicite entre médecin et patient, bien que justifiée par la compétence clinique, peut devenir un terrain glissant quand elle n’est pas contrebalancée par l’éthique, l’humilité et l’écoute. Il arrive alors que certains professionnels de santé abusent de leur position. Cela peut prendre des formes flagrantes : propos dénigrants, gestes déplacés, décisions autoritaires non justifiées. Mais cela peut aussi se jouer de manière plus subtile : infantilisation du patient, refus d’explication, intimidation feutrée. Dans ces cas, le médecin devient Bourreau, souvent sans s’en rendre compte, parce qu’il agit dans une culture qui le place au-dessus, presque intouchable. Le patient, face à cela, peut se retrouver piégé. Surtout s’il est fragile, peu éduqué sur ses droits, isolé, ou conditionné à la soumission. Il doute de sa légitimité à contester, à demander des explications, à dire non. Le silence devient un réflexe de survie, et la douleur une fatalité.

Mais il existe une voie de sortie : celle du courage. Quand une victime ose parler, ose contester publiquement, même avec peur, elle peut briser le cycle. Ce geste n’est jamais anodin. Il demande une force immense, surtout dans un système où l’autorité médicale est rarement remise en question. Mais ce cri peut éveiller les consciences, libérer d’autres victimes, et rééquilibrer le rapport de force.
Cela implique que les institutions prennent aussi leur part de responsabilité : créer des espaces d’écoute sécurisés, garantir le droit à l’erreur et à la parole pour les patients, et surtout, former les soignants à l’autoréflexion. Car le pouvoir ne devient toxique que lorsqu’il n’est pas interrogé.

En 1971, le psychologue Philip Zimbardo mène une expérience devenue célèbre, autant pour ses résultats que pour ses dérives : l’expérience de Stanford. L’objectif ? Étudier le comportement humain dans un contexte de pouvoir autoritaire. Vingt-quatre étudiants, tous psychologiquement équilibrés, sont recrutés. Au hasard, la moitié devient "gardien de prison", l’autre moitié "prisonnier", dans une fausse prison reconstituée au sous-sol de l’université. L’expérience devait durer deux semaines. Elle s’arrêta au bout de six jours.
Pourquoi ? Parce que les comportements dégénérèrent rapidement. Les gardiens, en particulier certains, adoptèrent des conduites humiliantes, sadiques, allant jusqu’à la privation de sommeil, la violence psychologique, l’isolement. Les prisonniers, quant à eux, se soumirent, s’effondrèrent ou se rebellèrent, parfois violemment. Des rôles arbitraires devinrent des identités. Le pouvoir, même fictif, révélait ou créait des figures de bourreau et de victime. Le triangle dramatique, dans sa forme la plus pure.

Le film The Experiment, inspiré de cette étude, illustre ces dynamiques de manière saisissante. On y voit apparaître un gardien-sauveur, qui tente d’agir selon une certaine éthique, mais qui sera rapidement marginalisé. Un autre devient gardien-bourreau, dominant, manipulateur, rusé. Il cherche le contrôle total, joue sur la peur, manipule les règles, et séduit l’autorité pour obtenir son appui. Il incarne le pervers narcissique en contexte de pouvoir : celui qui n’a de respect que pour la hiérarchie qu’il peut corrompre.
Ce personnage représente un archétype bien connu dans les organisations hiérarchisées (famille, entreprise, milieu hospitalier) : une personne apparemment loyale, brillante, dévouée, qui gagne la confiance par le charme ou l’efficacité… mais qui, une fois en position d’autorité, se transforme. Elle repère les faiblesses de chacun, divise pour mieux régner, isole les réfractaires et retourne l’opinion à son avantage. Elle sait séduire le chef comme intimider le subalterne. Elle ment avec aplomb, se fait passer pour une victime incomprise, tout en détruisant méthodiquement les plus vulnérables.
Dans ce contexte, la vraie victime, souvent plus effacée, réservée, ou peu combative, n’ose pas parler. Elle craint les représailles, ne veut pas "faire d’histoire". Et lorsque cette personne se décide à s’exprimer, il est parfois trop tard : le manipulateur a déjà convaincu tout le monde. Ce schéma est d’une redoutable efficacité. Il repose sur le charisme, le double discours, et la capacité à instrumentaliser le triangle dramatique pour prendre le pouvoir.
Ce que révèle l’expérience de Stanford et son adaptation cinématographique, c’est la fragilité des structures humaines face au pouvoir. Peu importe l’intelligence, la bienveillance initiale, ou l’équilibre psychique : placé dans un rôle, chacun peut glisser vers l’abus ou la soumission. La seule protection est la conscience de ces mécanismes et la mise en place de contre-pouvoirs.

Dans le milieu médical, cela signifie :
  • Favoriser une culture du dialogue et de la transparence.
  • Encourager la prise de parole des plus discrets.
  • Former les équipes aux dynamiques de groupe et aux profils manipulateurs.
  • Mettre en place des mécanismes de supervision et de signalement efficaces.
  • Valoriser le leadership éthique, non autoritaire.
Le triangle dramatique n’est pas seulement une affaire individuelle : c’est aussi une structure sociale qui se nourrit du silence et du déséquilibre des rôles. L’expérience de Stanford nous enseigne que sans vigilance, chacun peut devenir l’instrument d’un jeu relationnel destructeur.

Résumé : L’expérience de Stanford montre que le pouvoir révèle et amplifie les dynamiques de domination. Elle constitue une alerte puissante pour toute organisation humaine notamment les institutions de soin, sur la nécessité de surveiller les dérives de rôle, de hiérarchie et de manipulation.
Résumé : Le prestige médical peut dériver en abus si l’autorité n’est pas accompagnée d’humilité. Donner la parole aux victimes, même discrètes, est un levier essentiel pour rééquilibrer les dynamiques et restaurer la confiance.


Au-delà du triangle : autres clés pour comprendre les dynamiques relationnelles

Si le triangle dramatique de Karpman éclaire déjà en profondeur les jeux psychologiques inconscients dans les relations soignant-soigné, d’autres modèles modernes offrent des perspectives complémentaires. Ils enrichissent la compréhension des comportements humains et permettent de mieux ajuster sa posture professionnelle, émotionnelle et relationnelle.

1. Le modèle des positions de vie – Analyse transactionnelle
Proposé par Eric Berne, ce modèle repose sur une simple équation intérieure : quelle valeur je m’accorde, et quelle valeur j’accorde à l’autre ? Il en résulte quatre positions existentielles :
  • + / + : « Je vaux quelque chose, et toi aussi. » → Posture d’égalité, de respect mutuel. C’est l’objectif à viser.
  • + / - : « Je suis supérieur à toi. » → Posture de domination, mépris, paternalisme.
  • - / + : « Tu es supérieur à moi. » → Posture de soumission, effacement, dépendance affective.
  • - / - : « Personne ne vaut rien. » → Posture cynique, désabusée, potentiellement destructrice.
Ce modèle est essentiel pour déceler les déséquilibres de posture dans le soin. Un médecin qui pense savoir mieux que son patient, un patient qui se sent inférieur et n’ose rien dire, ou encore un collègue qui dévalorise tout le monde : autant de positions à réajuster pour rétablir un vrai dialogue humain.

2. Les États du Moi – Parent / Adulte / Enfant
Ce modèle, également issu de l’analyse transactionnelle, décrit les « états du moi » à partir desquels nous communiquons :
  • Parent : Normatif (donne des ordres, juge) ou Nourricier (protège, prend soin).
  • Adulte : Centré sur le présent, logique, objectif, à l’écoute.
  • Enfant : Soumis (obéit sans réfléchir), Rebelle (rejette tout), ou Libre (spontané, créatif).
Dans le soin, beaucoup de tensions viennent de transactions inadaptées : un supérieur qui parle en "Parent critique" à une infirmière en "Enfant soumis", un patient qui se rebelle face à un soignant autoritaire, etc. L’objectif est de revenir à un dialogue Adulte – Adulte, basé sur la responsabilité et la reconnaissance mutuelle.

3. La fenêtre de Johari – Pour éclairer l’invisible
La fenêtre de Johari est un outil en quatre cases qui aide à comprendre ce qui est :
  • Connu de soi et des autres (zone publique),
  • Connu de soi mais pas des autres (zone cachée),
  • Inconnu de soi mais perçu par les autres (zone aveugle),
  • Inconnu de tous (zone inconnue).
Ce modèle souligne l’importance du feedback bienveillant (pour réduire la zone aveugle) et de l’authenticité (pour réduire la zone cachée). Il montre combien notre comportement peut être interprété différemment de ce que nous croyons exprimer, ce qui est crucial pour prévenir les malentendus ou les escalades émotionnelles dans une relation thérapeutique.

4. La théorie de l’attachement – Les racines du lien
John Bowlby a mis en lumière que la qualité de nos liens précoces détermine notre façon d’entrer en relation à l’âge adulte. On distingue principalement :
  • Attachement sécure : confiance dans la relation, capacité à exprimer ses besoins sans peur.
  • Attachement anxieux : peur d’être abandonné, recherche constante de réassurance.
  • Attachement évitant : méfiance, tendance à fuir l’intimité ou à minimiser les émotions.
Ces styles se retrouvent dans le soin :
  • Un patient anxieux peut s’accrocher excessivement à son soignant, créant un lien de dépendance émotionnelle.
  • Un soignant évitant peut apparaître froid ou distant, mais en réalité, il se protège d’un lien trop engageant.
  • Un professionnel sécure est capable de poser des limites tout en restant empathique.
Ce modèle nous invite à comprendre que nos comportements ne sont pas que rationnels. Ils sont aussi façonnés par notre vécu affectif. L’intégrer, c’est humaniser encore davantage notre rapport au soin.

Résumé : D’autres modèles comme les positions de vie, les états du moi, la fenêtre de Johari et la théorie de l’attachement complètent utilement la lecture du triangle dramatique. Ils apportent des outils concrets pour comprendre et transformer nos relations professionnelles et personnelles.
 

Lire le corps pour protéger l’âme : le rôle du thérapeute face aux victimes invisibles

L’une des responsabilités les plus complexes et fondamentales du thérapeute, qu’il soit psychologue, médecin, orthokinésiste, kinésithérapeute, ostéopathe ou praticien en thérapies complémentaires, est de reconnaître la souffrance invisible, celle qui ne s’exprime pas verbalement, mais s’imprime dans la posture, le regard, le souffle. Le corps, en effet, parle avant les mots. Il murmure les douleurs anciennes, les peurs tues, les abus dissimulés. Il est le lieu de l’histoire que l’esprit ne peut encore formuler.
Dans ce champ d’écoute corporelle, l’orthokinésie, discipline de la posturologie dynamique, joue un rôle déterminant. Elle permet d’observer comment un patient occupe l’espace, se meut, se redresse ou s’effondre, non seulement à travers ses chaînes musculaires, mais à travers ses réactions émotionnelles figées dans le mouvement. Une cage thoracique fermée, des épaules rentrées, un regard fuyant, une démarche heurtée, ne relèvent pas toujours d’un déséquilibre biomécanique : ce sont parfois les stigmates d’une souffrance psychique profonde, liée à une emprise affective ou un traumatisme relationnel.


Parmi ces blessures invisibles, celles infligées par un parent ou un conjoint pervers narcissique sont les plus insidieuses. Enfants transformés en objets de compensation ou en reflets de vengeance, conjoints piégés dans une spirale de contrôle et d’humiliation — tous vivent dans le silence émotionnel, incapables de nommer l’horreur vécue. Ils en portent pourtant les marques : dans leur dos tendu, dans leurs gestes retenus, dans leur immobilité de survie.
Le danger redouble lorsque les professionnels eux-mêmes sont manipulés par l’agresseur, qui s’est présenté en premier, a su captiver, émouvoir, se plaindre. Il se pose en victime incomprise, dissimule sa violence derrière un vernis de respectabilité. Et pendant ce temps, la véritable victime s’efface, jusqu’à parfois basculer dans l’irréversible.
Le rôle du thérapeute, ici, dépasse le simple cadre technique : il devient observateur du non-dit, protecteur de l’intime, déclencheur d’alerte. Il doit savoir écouter au-delà des mots, percevoir ce qui ne colle pas, questionner ce qui est tu. Il ne s’agit pas de poser un diagnostic psychologique à la place d’un autre, mais de nommer l’inacceptable, d’ouvrir une brèche de lucidité, de proposer une orientation salvatrice.
L’approche corporelle, en particulier celle de l’orthokinésie, est précieuse pour cela : elle donne accès à la mémoire émotionnelle incarnée, celle que le patient n’ose pas encore raconter. En croisant les signaux du corps avec le contexte de vie et les schémas émotionnels, le thérapeute peut devenir un pivot, un repère, une main tendue vers la libération.
Mais ce rôle, pour être juste, nécessite une écoute collective et interdisciplinaire. Un psychologue, un médecin, un thérapeute manuel, tous peuvent voir une partie du puzzle. Ce n’est qu’en dialoguant entre disciplines, en se respectant dans la complémentarité, que l’on parvient à accompagner ces patients piégés dans des relations destructrices, avant qu’il ne soit trop tard.

Résumé : Le corps est le premier messager de la souffrance silencieuse. Grâce à l’orthokinésie et à une approche globale, le thérapeute peut détecter des signes émotionnels cachés derrière une posture. En observant le langage du corps et en croisant les disciplines, il devient un acteur essentiel dans la protection des victimes d’emprise. Son rôle est d’écouter, d’alerter, et parfois, de sauver.


Choisir d’en sortir

Reconnaître le triangle, c’est ouvrir une porte vers une relation plus saine, avec soi-même comme avec les autres. Pour les professionnels de santé, c’est aussi une manière de retrouver du souffle, du sens, et de poser enfin les bases d’un soin qui soigne vraiment — les autres, et soi-même.

Résumé : Comprendre le triangle de Karpman, c’est choisir la liberté émotionnelle et relationnelle, indispensable au soin durable.


Bibliographie :
  1. Karpman S. Fairy tales and script drama analysis. Transactional Analysis Bulletin. 1968;7(26):39–43.
  2. Berne E. Games People Play: The Psychology of Human Relationships. New York: Grove Press; 1964.
  3. Harris TA. I'm OK, You're OK. New York: Harper & Row; 1967.
  4. Bowlby J. Attachment and Loss: Volume I. Attachment. London: Hogarth Press; 1969.
  5. Zimbardo P. The Lucifer Effect: Understanding How Good People Turn Evil. New York: Random House; 2007.
  6. Hirigoyen M-F. Le harcèlement moral : la violence perverse au quotidien. Paris : La Découverte ; 1998.
  7. Cyrulnik B. Les vilains petits canards. Paris : Odile Jacob ; 2001.
  8. Van der Kolk BA. The Body Keeps the Score: Brain, Mind, and Body in the Healing of Trauma. New York: Viking; 2014.
  9. Rosenberg M. Nonviolent Communication: A Language of Life. Encinitas: PuddleDancer Press; 2003.
  10. Young JE, Klosko JS. Reinventing Your Life. New York: Plume; 1993.
  11. Linehan MM. Cognitive-Behavioral Treatment of Borderline Personality Disorder. New York: Guilford Press; 1993.
  12. Schore AN. Affect Regulation and the Origin of the Self. Hillsdale: Lawrence Erlbaum Associates; 1994.
  13. Dolto F. La cause des enfants. Paris : Robert Laffont ; 1985.
  14. Rogers C. On Becoming a Person: A Therapist's View of Psychotherapy. Boston: Houghton Mifflin; 1961.
  15. Winnicott DW. Playing and Reality. London: Tavistock; 1971.
  16. Petitcollin C. Je pense trop : Comment canaliser ce mental envahissant. Paris : Guy Trédaniel ; 2010.
  17. Fraisse J. La dynamique des groupes. Paris : PUF ; 2008.
  18. Lemaire A. Le transfert dans la relation thérapeutique. Bruxelles : De Boeck ; 2012. 
 

Informations complémentaires :

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VOICI LA LISTE DES PATHOLOGIES POSTURALES QUI PEUVENT ÊTRE AMÉLIORÉES GRÂCE À NOS TRAITEMENTS OPS :
 
Pathologies des membres inférieurs
Pieds
Pied plat, Pied creux, Pied Bot, Pied équin, Pied diabétique (neuropathie), Instabilité du pied, Métatarsalgie, Maladie de Morton, Hallux valgus, Hallux Rigidus, Quintus varus, Orteil en griffe, Tendinopathie achilienne, Tendinite du long fibulaire, Rupture du tendon d’Achille, Maladie de Sever, Tendinopathie du Tibial Postérieur, Scaphoïdite, Os surnuméraire, Syndrome du Canal Tarsien, Aponévrosite plantaire, Talalgie, Épine calcanéenne, Fracture de stress, Algodystrophie du pied, Ostéosynthèse, Élongation musculaire, Déchirure musculaire, Crampes musculaires, Arthropathie calcanéo-cuboïdienne, Arthropathie de Lisfranc, Maladie d’Haglund, Excroissance osseuse, Fibrose tissulaire, Maladie de Sever (ostéochondrose de l’apophyse postérieure du calcanéum), Maladie de Renander (ostéochondrose du sésamoïde), Maladie de Kholer (ostéochondrose du scaphoïde), Maladie de Freiberg (ostéochondrose de la tête métatarsienne), Maladie d’Iselin (ostéochondrose de la base du 5ème métatarsien), Cor, Verrue, Durillon.
Douleurs de la cheville
Instabilité, Entorse, Ostéosynthèse.
Douleurs de la jambe
Périostite tibiale, Tendinite du tibial antérieur, Syndrome des loges.
Douleurs du genou
Instabilité, Kyste poplité, Lésions méniscales et ligamentaires, Rupture du ligament croisé antéro-externe, Entorse, Syndrome de stress fémoro-patellaire, Maladie d’Osgood-Schlatter, Maladie de Sinding-Larsen-Johanson, Tendinite rotulienne, Tendinite de la patte d’oie, Tendinite du biceps crural, Syndrome du muscle poplité, Syndrome de la bandelette de Maissiat (alias « l’essuie-glace »), Genou valgum ou varum, Marche in-toeing, Prothèse Totale du Genou (PTG).
Douleurs de la hanche
Périarthrite, Tendinite du Psoas-iliaque, Syndrome du muscle piriforme, Syndrome du moyen fessier, Tendinite des adducteurs, Pubalgie, Dysfonction sacro-iliaque, Coxarthrose, Cruralgie, Bursite, Prothèse Totale de Hanche (PTH).
Douleurs du dos
Scoliose, Hyperlordose, Hypercyphose, Fracture de stress vertébrale, Lombalgie, Lumbago, Lombarthrose, Torticolis, Inégalité de longueur des membres, Dorsalgie, Cervicalgie, Maladie de Scheuermann, Syndrome de la queue de cheval, Canal lombaire étroit, Discopathie, Hernie, Protrusion, Spondylolisthésis, Fracture par compression, Fracture des transverses, Fracture d’une épineuse.
Pathologies des membres supérieurs
Épaule
Scapulalgie, Dysfonction de la coiffe des rotateurs, Épaule gelée (capsulite rétractile), Périarthrite scapulo-humérale, Conflit sous-acromial, Calcification, Luxation.
Douleurs aux coudes
Épicondylite (Tennis Elbow), Épitrochléite.
Douleurs aux poignets
Syndrome du canal carpien, Ténosynovite des fléchisseurs.
Pathologies de la tête
Céphalées, Migraines, Vertige, Vertige positionnel paroxystique bénin (VPPB).
Douleurs des mâchoires
Bruxisme, SADAM, Malocclusion, Troubles orthodontiques, Prognathisme, Rétrognathisme.
Pathologies générales
Maladie d’Ehlers-Danlos, Fibromyalgie, RAA, Polyarthrite, Spondylarthrite ankylosante, Arthrite, Goutte, Arthrose, AVC, Diabète, Myopathie, Parkinson, Sclérose en plaques, Maladie de Charcot (SLA), Charcot-Marie-Tooth, Hémiplégie, IMC, Dyspraxie, Dysphagie, Dysphasie, Dysgraphie, Dyslexie, Poliomyélite, Acouphènes, Strabisme, Troubles veineux, Nystagmus, Phlyctènes, Cors, Durillons.