Les différentes semelles orthopédiques : passives, actives, activo-passives :
- La semelle passive : "effet plâtre"
- La semelle active : "effet guide fonctionnel" (= activateur plantaire).
- La semelle activo-passive, dite kinépodique : semelle active modulable par l’ajout d’éléments et de sangles. « Effet stimulant ou inhibant selon le besoin thérapeutique ».
Le tout en un : active, passive et posturale !
La semelle sur mesure Kinépod à la particularité d'être modulable à tout moment par l'ajout ou l'enlèvement d'éléments et de sangles élastiques. Par ce système breveté, elle peut facilement changer de fonction : semi-passive, semi-active, passive ou active.
La fonction crée l’organe (Darwin).
Mais que faites-vous donc en achetant de telles chaussures pour votre enfant ? Et bien, c’est un peu comme si vous installiez une minerve à un jeune nourrisson parce qu’il ne peut pas maintenir seul son port de tête. Ses muscles du cou sont trop faibles et il leurs faudra trois mois pour se développer et devenir assez tonique pour assurer un port de tête correct. Imaginez-vous les conséquences si vous enleviez cette minerve après une année ? Les muscles seraient tellement atrophiés qu’ils ne pourraient jamais assurer le port de sa tête.
Il en va de même pour un pied soutenu de façon prolongée. Il perd sa fonction musculaire et dérègle très rapidement sa proprioception.
Williams (2003) et Murley (2008) ont confirmé dans leurs études que l’activité EMG du muscle tibial postérieur est nettement diminuée lors du port de
semelles orthopédiques de soutien passif à vocation inverseuse. Leurs études tendent donc à démontrer que le soutien passif diminue l’activité musculaire.
Kirby (2001-2002-2009) explique mécaniquement l’inhibition du muscle tibial postérieur par un soutien de l’articulation sous-talienne via le port d’une semelle passive.
Luke (2010) et Franettovich (2008-2010) ont aussi démontré qu’une réduction de la mobilité du pied et de la cheville avec un strapping « inverseur » engendre une nette diminution de l’activité du tibial postérieur.
Pour cette raison, il n’est pas conseillé de forcer un enfant à porter des chaussures rigides de soutien dites "passives", à défaut de le retrouver à l’âge adulte avec une dysfonction de ses pieds. Les conséquences biomécaniques se répercuteront automatiquement par un mal être corporel et des douleurs posturales puisque les pieds ne pourront plus assurer leurs rôles de "ressorts humains" : amortissement, absorption des chocs, adaptabilité, propulsion économique et stabilité posturale.
C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est estimé que 80 à 90 pourcents de la population présente un trouble plantaire.
Pour les sportifs, la même question se pose. Est-il bon de porter des chaussures anti-pronation ou anti-supination ou/et des semelles orthopédiques passives ?
Pour ces mêmes raisons, il est déconseillé qu’un sportif porte un soutien passif s’il ne souffre pas d’une plainte particulière. Cette fin de phrase doit vous interpeller. Elle sous-entend que soutenir le pied a un effet positif pour réduire des plaintes articulaires et/ou musculaires. Un patient ayant une souffrance tissulaire sentira vite les effets bénéfiques d’une immobilisation. C’est-à-dire qu’en limitant le mouvement du pied, les muscles et les articulations seront soulagés par un effet de "repos forcé". C’est cette immobilisation forcée (au même titre qu’un plâtre) qui permet au tissu lésé de cicatriser et de guérir. Cet effet que l’on nomme « passif » est bénéfique pour assurer une réduction des symptômes, tout comme peut l’être la prise d’un médicament anti-inflammatoire. Cependant, est-il bénéfique de continuer à ingurgiter des anti-inflammatoires après l’élimination des plaintes, juste par peur que les symptômes réapparaissent ? Pour le soutien du pied, la même logique est applicable. Au-delà de 6 semaines de port "passif", les effets néfastes de l’immobilisation vont vite se faire sentir : atrophie musculaire, inhibition de la proprioception, et raideur articulaire. Cependant, les inconvénients ne s’arrêtent pas là. Durant la locomotion, le pied immobilisé perd sa fonction d’amortisseur naturel. Des compensations vont naître au niveau des étages supérieurs et vont être la porte ouverte à des pathologies mécaniques. En somme, le port d’un élément « passif immobilisateur » n’est conseillé que lorsqu’il faut inhiber une structure enflammée, et ce durant une période maximale de 6 semaines en continu afin d’éviter des séquelles articulaires, musculaires et posturales sur le long terme.
Muscle tibial postérieur
Le port passif, inhibant, peut aussi être utilisé dans un but stimulant !
Murley (2006-2011) et Santilli (2009) se sont rendu compte qu’une semelle orthopédique passive positionnant le pied en inversion occasionne, par opposition, un surtravail des muscles éverseurs (dont le long péronier latéral, principal stabilisateur externe de la cheville). Cette semelle est conçue d’un soutien inverseur du talon associé à un soutien inverseur de l’arche interne du pied, elle est par contre totalement dépourvue d’un soutien de l’arche externe du pied. Alors même que le muscle tibial postérieur réduit son activité (par le soutien interne du pied), le long fibulaire est en surtravail pour stabiliser le pied placé en déséquilibre latéral par les corrections orthopédiques. Dans cette optique, il peut être intéressant de travailler durant une séance de rééducation un chef musculaire affaibli en positionnant le pied dans une instabilité contrôlée. Pour ce faire, il faut pouvoir travailler avec un outil thérapeutique modulable, telle que la
semelle kinépodique. En fonction de la pathologie, cette
semelle active est facilement modulable par l’ajout instantané d’éléments passifs ou de sangles élastiques. Ces différentes options peuvent être ajoutées en fonction de l’évolution de la pathologie et des besoins thérapeutiques souhaités, qu’ils soient stimulateurs ou inhibiteurs, sur le terrain, dans la vie journalière ou en cabinet.
Le tibial postérieur, un muscle trop souvent travaillé à tort en rééducation.
Lors d’une rééducation du pied, il est primordial de comprendre l’intervention des muscles dans une déformation articulaire en pleine action dynamique. Durant la marche, un pied hyper-éverseur place systématiquement le tibial postérieur en surtravail (contrant l’effondrement) et le long fibulaire en inhibition. C’est pour cette raison qu’il faut avant tout régler un trouble de la proprioception dynamique du pied avant de travailler un muscle tibial postérieur souvent mis en cause du pied plat. Le surmener d’emblée risquerait de l’épuiser et de l’amener dans un mode pathologique (tendinopathie, périostite tibiale). Avant d’envisager un renforcement musculaire bien ciblé, le port d’une
semelle active (sans élément et sans sangle) permet de rééquilibrer le timing des muscles des pieds par son effet guide proprioceptif en mouvement. Dès que la proprioception dynamique est retrouvée, le renforcement musculaire peut alors être effectué avec une
semelle kinépodique.
Conclusion :
Il peut donc être intéressant de travailler durant une séance de rééducation un chef musculaire affaibli en positionnant le pied dans une instabilité contrôlée. Pour ce faire, il faut pouvoir travailler avec un outil thérapeutique modulable, comme par exemple une
semelle orthopédique kinépod. Cette forme de rééducation dite "intelligente" a la capacité d’avoir toutes les fonctions variées nécessaires pour rééduquer un pied : active, passive, adaptable et modulable à volonté.