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LES CRITÈRES D’UNE BONNE CHAUSSURE POUR ENFANTS, ADULTES ET SPORTIFS

les chaussures de ville

La chaussure idéale se rapproche du pied nu. Elle doit juste protéger le pied contre les chocs, les sols agressifs et les variations de températures extrêmes.

la chaussure de ville idéale
lA CHAUSSURE IDÉALE DOIT êTRE : 
  • légère avec une semelle externe plate (sans talon et d’une épaisseur de 0,5 à 1 cm afin de protéger le pied),
  • fermée au cou-de-pied (lacets, velcro ou lanières),
  • avoir une semelle externe flexible (en caoutchouc de préférence),
  • avoir un contrefort solide à l’arrière du talon (afin d’éviter que le pied ne glisse latéralement), mais il ne doit pas être rigide pour ne pas empêcher le talon d’effectuer les rotations nécessaires pour assurer une parfaite fonction du pied,
  • avoir une semelle externe aussi large que votre pied (au talon, au médio-pied et à l’avant-pied) :
    • vérifiez que la chaussure ne soit pas trop étroite par rapport à votre avant-pied et votre médio-pied. N’hésitez pas à comparer (par mesure) la largeur de votre pied avec la largeur de votre chaussure (à l’avant du pied et au milieu du pied),
    • Chaussure trop étroite JB Rodde

    • évitez les chaussures trop larges, elles augmentent les bras de levier et réduisent la mobilité du pied.
Si vous portez des chaussures à talon depuis longtemps, essayez de descendre progressivement leur hauteur.

Si vous devez porter des chaussures à talons hauts régulièrement, notamment sur votre lieu de travail, alternez les chaussures avec différents talons et revenez au port de chaussures plates en dehors, puis favorisez la marche pieds nus à la maison.

Il existe également des marques qui proposent des talons interchangeables : il est ainsi plus facile de se rendre sur son lieu de travail avec un talon plat et de changer de hauteur une fois arrivé sur place.

Daniela Bekerman Daniela Bekerman

Tanya Heath Paris Tanya Heath Paris
A la maison, il est recommandé de marcher pieds nus ou avec de fins chaussons fermés à l’arrière du pied. Il faut bannir les sandales et les pantoufles ouvertes à l’arrière-pied, car elles demandent un agrippement des orteils et rendent le pied instable. Évitez aussi les sandales avec des renforts qui soutiennent la voûte plantaire : ces soutiens de voûtes « passifs » empêchent le mouvement fonctionnel du pied et occasionnent une diminution du travail des muscles des pieds. Ce type de chaussures est aussi à bannir en été. Elles ne sont pas adaptées pour la marche.

Recommandation chaussures douleurs
Pour les personnes souffrant de métatarsalgies (douleurs sous les os des avant-pieds), il est préférable de porter des chaussures plates avec une épaisseur de semelle à l’avant-pied d’1,5 cm au minimum.

Bien que les chaussures paraissent généralement confortables dès l’achat, cela ne veut pas dire que vous pouvez en faire un usage intensif sans préparation. On recommande de les porter progressivement pour laisser le temps à la nouvelle chaussure de se former à votre pied et à vos articulations de s’habituer à la nouvelle chaussure.

Si vous avez une limitation d’amplitude de la cheville et que la position du pied nu à plat sur le sol vous fait mal, il est conseillé de demander l’avis d’un professionnel de la santé. Il faut vérifier si la cause de cette gêne fonctionnelle est musculaire ou articulaire. ».

LES CHAUSSURES POUR ENFANTS

De génération en génération, les mêmes conseils persistent ! Soutenir le pied est devenu logique et nécessaire pour tout un chacun. Mais est-ce vraiment le meilleur pour nos enfants ?

Il faut savoir qu’un enfant qui commence à marcher n’a pas la musculature suffisamment développée pour accomplir les prouesses des adultes. Et c’est bien normal ! La musculature des pieds de l’enfant va s’affiner et se développer jusqu’à 8 ans. C’est pourquoi,il est inutile de soutenir le pied de l’enfant et de maintenir ses chevilles. Soutenir et maintenir, c’est empêcher les muscles de se développer correctement.

Pour assurer un développement normal des muscles des chevilles et des pieds, il est conseillé d’éviter les chaussures à tiges montantes (qui fixent les chevilles) et les semelles de soutien de voûtes qui limitent les mouvements des pieds. Ces éléments de maintien (tiges montantes et voûtes artificielles) gênent le développement naturel des muscles souteneurs des voûtes plantaires et des muscles stabilisateurs des chevilles. C’est en grande partie à cause de ces soutiens que 80% de la population ont des pieds plats.

La chaussure idéale pour enfant doit respecter les critères d’une chaussure de ville pour adultes et doit avoir la semelle externe la plus fine possible.

Chaussures enfants déconseillées

à éviter
  • Une semelle externe épaisse et rigide
  • Une tige haute (soutien de la cheville)
  • Un soutien de la voûte interne
  • Les chaussures trop larges
  • Une semelle externe trop étroite
Contrefort postérieur Contrefort postérieur trop large
Semelle externe trop étroite Semelle externe trop étroite
Voici un exemple de chaussures idéales pour enfant :
Semelle externe trop étroite
Puma Lyla Seq Inf
À la maison, privilégiez la marche pieds nus ou le port de chaussettes/chaussons très fins avec antidérapants. 
Conseils chaussons fins pour enfants Chausson Babylight Décathlon
Conseils caussette pour enfant Chaussette antidérapante

les CHAUSSURES DE SPORT

  • La durométrie (dureté) de la semelle externe est importante en fonction de votre poids. Certaines marques offrent un choix de durométrie selon le poids du sportif et selon le terrain de course (bois, route…). Il est essentiel d’éviter les semelles externes molles : alors même qu’elles procurent une sensation de confort, elles rendent instables et désorganisent la coordination proprioceptive et musculaire de vos pieds.
  • Après 500 km environ, la plupart des chaussures sont trop usées pour bien prévenir les blessures d’usure.
  • Privilégiez l’achat de chaussures à axe droit. Cette chaussure respecte en général la largeur de votre pied. La chaussure à axe courbe est une chaussure en majorité constituée d’une semelle externe plus étroite que la largeur réelle de votre médio-pied.
  • Assurez-vous donc que la largeur du milieu de la semelle externe soit équivalente à celle de votre pied.
    Chaussure sport axe droit Axe droit
    Chaussure sport axe courbe Axe courbe
MINIMALISME ou MAXIMALISME ?
Chaussures maximalistes Chaussures maximalistes
(Reebok Zig Tech)
Chaussures minimalistes Chaussures minimalistes
(Merrell Vapor Globe)
Semelle externe trop étroite
La chaussure maximaliste entraîne souvent plus de pronation que le fait de courir pieds nus : il est donc préférable de privilégier le port de chaussures universelles (dites neutres). Évitez également les chaussures anti-pronation ou anti-supination.
Les critères de chaussures de sport sont les mêmes que pour les chaussures de ville. Il faut essayer de réduire tant que possible la hauteur des talons. Un « drop » (hauteur du talon par rapport à l’avant de la chaussure) de 0 mm est l’idéal pour laisser les pieds libres de leurs fonctions.

Moins il y aura de « Toe Spring » (élévation de l’avant de la chaussure par rapport au reste), plus les muscles seront actifs durant la marche. Le « Toe Spring » est une aide passive qui peut fragiliser les muscles des pieds et les surstimuler lors du passage aux chaussures qui n’en ont pas.

Une « Toe Box » qui respecte la largeur de l’avant-pied est souhaitée : il est essentiel de respecter la largeur de l’avant-pied pour entretenir la fonction des muscles de ce dernier. Une chaussure trop étroite empêche l’avant-pied de se mouvoir normalement durant la marche et favorise, par ce fait, la faiblesse de ses petits muscles.
Toe Spring Toe Spring
Drop Drop
Toe-Box Toe-Box
Si vous portez des chaussures de sport maximalistes depuis des années, c'est-à-dire des chaussures avec un drop, il vous faudra une très grande progression pour arriver au port de chaussures minimalistes (0 drop = chaussure sans hauteur de talon par rapport à l’avant).

Le port de chaussures maximalistes raccourcit le mollet et favorise sa faiblesse et sa raideur sur le long terme. C’est pour cette raison qu’il faut être très progressif lors de la diminution du drop. Le port de chaussure avec un léger drop peut donc être une aide sur les longues distances. Il faut toutefois retenir qu’une chaussure avec un drop ne doit pas être systématiquement portée à tous les entraînements. C’est une aide passive qui peut être utile en compétition mais qui, sur le long terme, rend le mollet paresseux. 

Voici un exemple de chaussure idéale minimaliste :
chaussure minimaliste - inov 8 f-lite 192 Inov-8 F-Lite 192
Le minimalisme extrême (qui se rapproche le plus du pied nu) est-il bon pour vous ?
chaussure minimaliste extrême
Nos pieds sont des « amortisseurs » et des « pneus » adaptés pour l’être humain.
L’amortisseur est le résultat de la structure osseuse du pied déformé par la mise en tension de ces articulations (ligaments, capsules) et de l’action de ces muscles en dynamique (tension active et passive). Grâce à son mécanisme complexe de rotations associé à l’écrasement et le retour des arches, le pied est un amortisseur hors pair qui nous permet une parfaite adaptation aux terrains variables, une adaptation de notre posture face aux obstacles et un amortissement pour diminuer les chocs lors du contact au sol.
chaussure pneu
Le « pneu humain » est le tissu adipeux situé sous la plante du pied. Cette structure est nécessaire pour protéger les structures molles (muscles, ligaments, fascias) et dures (os) du pied.
A-t-on encore ces structures performantes à l’âge adulte alors même que l’on protège excessivement nos pieds dès le plus jeune âge ?

Si nous surprotégeons notre corps et qu’il ne subit plus de contraintes, il répond tout naturellement en diminuant (voire en faisant totalement disparaître) la structure de base.

C’est pour cette raison qu’il n’est pas nécessaire de faire porter des chaussures de soutien avec des semelles externes extrêmement épaisses à nos enfants. À cause des chaussures de type « bottine », l’enfant perd très vite son tissu adipeux sous-plantaire de protection et sa musculature est freinée dans son développement. L’adulte de la société occidentale a donc bien souvent des « amortisseurs » et des « pneus » déficients. Un bilan biomécanique chez un spécialiste permet d’analyser ces points pour vous aider à faire le meilleur choix de traitement, si nécessaire.

Quoi qu’il en soit, il est conseillé de porter progressivement les chaussures minimalistes et de favoriser au départ des modèles qui laissent un minimum de protection (1 à 2 cm de mousse dense) sous toute la plante du pied.

En résumé

Pour le minimaliste d’emblée :
  • si le pied a été habitué dès le plus jeune âge à fonctionner pied nu.
  • si la structure biomécanique du pied est bonne (fonction d’amortisseur naturel).
  • si la souplesse des triceps suraux (mollet) est bonne.
Contre le minimaliste d’emblée (ou choisir un port très progressif avec un bilan biomécanique associé) :
  • si le pied a toujours été protégé (surtout depuis le plus jeune âge) par des chaussures à semelles épaisses, par des chaussures ou des semelles à soutien passif (semelles orthopédiques passives, renfort interne dans la chaussure, chaussures anti-pronation ou anti-supination).
  • si la structure biomécanique du pied est mauvaise et irréductible (pieds plats, pieds creux, pieds hyperpronateurs, pieds hypersupinateurs, éversion anormale, inversion anormale, tissu adipeux sous plantaire atrophié…).
  • si la souplesse des triceps suraux (mollets) est mauvaise.

les CRITÈRES DE CHOIX POUR TOUT TYPE DE CHAUSSURES (VILLE, SPORT, ENFANT) :

  • Drop (hauteur de talon) : le plus proche de zéro.
  • Épaisseur de la semelle : 1 à 2 cm maximum.
  • Flexibilité de la semelle (partout, juste à l’avant ou au médio-pied) : l’idéal étant une flexibilité complète.
  • Largeur de la semelle externe au talon (débordante ou trop étroite) : elle doit respecter la largeur de votre pied.
  • Largeur de la semelle externe au médio-pied (axe courbe ou droit) : elle doit respecter la largeur de votre pied. L’axe droit est préférable, surtout si vous avez des genoux en X et des pieds plats.
  • Largeur de la semelle externe à l’avant-pied (large ou étroite) : elle doit respecter la largeur de votre pied.
  • Soutien de la voûte plantaire : éviter tout type de soutien.
  • Contrefort (solide ou mou) : solide mais pas rigide. Il ne doit en aucun cas bloquer le talon. Le contrefort est sans importance en dessous d’1 cm. Au-delà d’1 cm, il est souhaitable qu’il soit solide pour éviter au pied de glisser latéralement sur la semelle externe.
  • Toe Spring : à éviter puisqu’il répond comme une aide passive. Il est utile pour les sportifs qui souhaitent avoir une aide passive durant la compétition.
  • Poids (légère ou lourde) : la plus légère possible.

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